Un aperçu de l’harmonie environnementale : Une journée a La GAP
Par Natalie Jackett,
Coordonnateur(rice) de la conservation de la GAP|GAP Conservation Coordinator
Société pour la nature et les parcs du Canada – Section de la vallée de l’Outaouais
Canadian Parks and Wilderness Society – Ottawa Valley Chapter
—————————————————————————————————————————————————————————————————————-Le vendredi 29 septembre 2023, j’ai eu la merveilleuse occasion de visiter la région de ” The Gap “, et j’espère que ce sera la première d’une longue série pour la section de la vallée de l’Outaouais de la Société pour la protection des parcs et des sites naturels du Canada. “The Gap” se trouve à environ 200 kilomètres au nord-ouest d’Ottawa, dans les cantons de Head Clara et Maria, et s’étend sur 18 km dans sa plus grande largeur, du parc Algonquin à la rivière des Outaouais. Les visites de sites et le travail sur le terrain sont sans aucun doute des moments forts pour de nombreuses personnes qui travaillent dans le domaine de la conservation et des parcs. En tant que passionné de plein air et d’environnement, on pourrait penser que ce sont les grandes merveilles telles que les vastes rivières, les chutes d’eau impétueuses et les bosquets anciens imposants qui inspirent l’émerveillement, mais en ce qui me concerne, ce sont souvent les interfaces entre l’homme et la nature et notre impact sur cette dernière qui éveillent ma curiosité et mon imagination.
Lors de notre covoiturage depuis la région de la capitale nationale, tôt le matin, un brouillard semble s’épaissir au fur et à mesure que nous remontons la vallée de l’Outaouais, mais à midi, lorsque nous avons atteint le parc provincial Driftwood, le brouillard s’était dissipé, révélant le réservoir à l’ouest du barrage hydroélectrique Des Joachims et l’embouchure de la rivière Dumoine. À ce moment-là, mon travail et son impact sont devenus réels et non pas quelque chose d’abstrait dans un endroit lointain que je n’avais jamais visité, mais juste de l’autre côté de la rivière, dans une zone protégée que notre bureau a défendu et obtenu du gouvernement du Québec en 2018. Alors que la vue et la réalisation étaient humiliantes, j’ai commencé le processus imaginatif de décryptage de notre empreinte humaine et de notre influence sur la terre, un petit plaisir que je pratique activement lorsque je visite de nouvelles terres.
Par exemple, on peut en déduire que la route 17, celle que nous avons empruntée, n’a pas toujours été le principal moyen de transport dans cette vallée. Pendant des milliers d’années, les ancêtres du peuple algonquin ont utilisé des canoës en écorce de bouleau qui bordent encore aujourd’hui les rives de cette rivière. Pendant la colonisation, les premiers colons européens ont utilisé une combinaison de bateaux à vapeur et de chemins de fer tirés par des chevaux pour se déplacer dans la région. Puis, au début du XIXe siècle, après seulement quelques décennies, le système de chemin de fer à vapeur et à cheval est devenu obsolète et le chemin de fer du Canada central a commencé à fonctionner à plein régime de la gare de Mackey à Mattawa en 1880. Plus tard, pendant le boom de l’après-guerre et la demande croissante d’électricité domestique, les berges naturelles des rivières de la région de la brèche ont été inondées par la construction et le remplissage du barrage hydroélectrique de Des Joachims, créant ainsi les rives que j’ai vues lors de ma visite au bois flotté. Ce changement a également apporté de nouveaux loisirs qui auraient été trop dangereux sur les rapides de la rivière des Outaouais, tels que la navigation de plaisance.
Il est également probable qu’à cette époque, le chemin de fer soit tombé en désuétude et que l’autoroute ait été élargie, redressée et aplatie en raison de la primauté croissante de l’automobile et, avec l’automobile, de nouveaux plaisirs tels que le camping de luxe en camping-car, ce qui s’est produit lors de notre visite au bois flotté. L’hydroélectricité, les pipelines d’hydrocarbures, les autoroutes et les voies ferrées traversent tous “The Gap”, ce qui constitue un défi unique pour la conservation et la préservation de ce corridor vital pour la faune et la flore. Sans compter que tout ce développement s’est produit dans un laps de temps relativement court, provoquant des perturbations massives des écosystèmes qui, dans le passé, ne pouvaient être mesurées qu’en millénaires.
Avec la colonisation et l’industrialisation, l’ampleur des changements subis par ces écosystèmes est bien documentée. Les îlots fauniques entraînent une perte de biodiversité et des obstacles à la santé à long terme de toutes les espèces. Néanmoins, la vallée de l’Outaouais se distingue dans le sud de l’Ontario par sa forte concentration de parcs, son degré élevé de connectivité, ses terres sauvages intactes et ses atouts communautaires. C’est ce que j’ai appris lors de notre courte escale à Deep River avec Bruce, un fier donateur de la Société pour la nature et les parcs du Canada qui s’inquiète des effets du changement climatique et du développement sur l’intégrité de la biodiversité et de la valeur écologique que cette région a à offrir.
En fin de compte, lors de ma première visite sur le site de mon projet en tant que coordonnateur, j’ai appris que de la Société pour la nature et les parcs du Canada section la vallée de l’Outaouais à la fois un grand potentiel et de grands obstacles à surmonter pour défendre la protection à long terme de cette région. Pour ce faire, nous devons impliquer divers représentants des communautés, des Premières nations et d’autres parties prenantes afin de déterminer quelle est la meilleure voie à suivre pour protéger ce corridor faunique essentiel pour les générations futures.