Une semaine en toute tranquillité dans la nature – Olivia Leon
Une longue promenade en voiture, des routes sinueuses, et nous y sommes, arrivés à destination. Ma première expérience de participation au Camp des artistes de la rivière Dumoine (CARD) s’est déroulée en 2018. Notre site de camping était réfugié parmi les arbres, au bout d’un chemin de terre. Deux rangées de tentes menaient à un feu embrasé, des toiles déjà peintes accrochées de part et d’autre, séchant à la chaleur ardente du feu, alors que l’odeur d’une forêt humide, celle qui suit une chute de pluie, parsemait l’air ambiant. En tant qu’amoureuse de plein air, j’étais si enthousiaste à l’idée de visiter la rivière Dumoine, sans toutefois savoir de quelle façon ce séjour pourrait m’amener à mettre en valeur mes œuvres d’art dans un cadre d’exposition et approfondir ma passion à travailler avec les ONGs.
Mais comment me suis-je retrouvée là-bas? Étant plus jeune, ma mère m’a instillé son amour de l’art et de la nature. Elle m’a fait connaître différents médias artistiques et m’a encouragé à passer beaucoup de temps en nature. Lors de ma dernière année à l’école secondaire, j’ai eu de la difficulté à faire un choix de carrière et j’ai donc tout simplement choisi de faire quelque chose que j’ai appris à aimer. Je suis allée à l’Université d’Ottawa avec l’intention de suivre des cours de peinture; toutefois, en optant pour des cours optionnels en environnement, j’ai découvert, sans le savoir au préalable, que j’entretenais une passion pour l’environnement. Alors que j’ai continué avec engouement à prendre de plus en de cours en environnement, mes cours au choix en sont devenus une mineure, qui, par la suite, s’est transformée en spécialisation.
J’ai toujours eu un intérêt marqué pour les retraites d’artistes, mais je me surprenais souvent à aboutir sur la page Web du National Park Service, découragée par les nombreuses occasions offertes aux États-Unis seulement. Lorsque j’ai appris l’existence de la SNAP et de leur programme canadien, j’ai tout de suite su que c’était fait pour moi.
Dès mon arrivée au Camp, j’ai constaté que j’étais l’une des participantes les plus jeunes. Être entourée par des artistes plus âgés et expérimentés m’a inspiré de telle façon que j’ai pu voir ce que je pourrais devenir en tant qu’artiste et en tant que défenseuse de la nature. J’ai appris à observer ce qui m’entoure avec plus de précision et à réaliser des études de plein air, ce qui a grandement influencé mes œuvres d’art. J’étais entouré par tant d’artistes incroyables qui avaient également un grand amour pour la nature. Ce fut le meilleur des deux mondes. J’ai eu le plaisir de rencontrer des personnes accomplies et remplies de connaissances, et j’ai été si chanceuse d’entendre leurs histoires autour du feu de camp, de recevoir leur rétroaction à l’égard de mes œuvres d’art, et de présenter mes créations finales aux côtés des leurs. J’ai véritablement été inspirée.
Au cours de cette semaine parmi la nature, j’ai été isolée sans être trop loin des autres. J’ai consacré mon temps à observer la beauté qui m’entourait, à élaborer des études, à écouter les autres et à peinturer en utilisant l’eau de la rivière. J’ai délaissé mon chez-soi au profit d’un lien plus grand et approfondi avec la Terre elle-même. Ayant habité la banlieue toute ma vie, il est parfois difficile de me retrouver en nature. Lorsque je sors de chez moi pour me rendre en nature, je me surprends à toujours entendre le son des voitures, à être entourée de lignes électriques, ou à constamment croiser des gens sur les sentiers. La conduite à l’extérieur de ma ville pour visiter la rivière Dumoine m’a conféré un sentiment de paix intérieure et de solitude. Je suis devenue plus consciente et à l’écoute de mes propres pensées, de mon corps et de mon âme. Cette séparation avec la civilisation m’a permis d’établir une meilleure connexion avec moi-même et tout ce qui m’entoure. Mon attention s’est rivée vers ma personne et j’ai ainsi été en mesure de constater et d’apprécier les petites choses que la nature avait à offrir. Comment oublier le fait de patauger parmi les pontédéries, de cueillir des bleuets sauvages et de rafraîchir mes pieds dans le courant puissant de la rivière.
De retour à Ottawa, j’ai préparé une peinture et des photos de la rivière Dumoine dans toute sa splendeur pour les expositions à Bristol et à la Galerie d’art d’Ottawa nouvellement construite. J’ai été très exaltée de participer à ces événements, de voir tout le monde de nouveau et de savoir que mes œuvres étaient mises aux enchères. L’année suivante, j’ai également participé au Camp des artistes et ce fut encore mieux. J’ai apporté mon tube gonflable rose; j’ai fait des sauts de falaises; j’ai lu un livre sur les dunes de sable; et j’ai mangé tellement de bonne nourriture. Oh! Et j’ai également créé beaucoup d’art.
Le CARD m’a aidé à éveiller ma véritable passion pour la nature ainsi que pour l’approche interdisciplinaire qu’il préconise, permettant de faire face aux enjeux environnementaux. J’ai terminé mes études avec succès à l’Université d’Ottawa avec une double concentration en arts visuels et en études environnementales. Aujourd’hui, je continue de créer des œuvres d’art dans mes temps libres, et je travaille actuellement pour une petite ONG. Je suis heureuse de travailler dans le domaine de la conservation et de faire tout en mon pouvoir pour aider la nature où je le peux.
Souhaitez-vous participer au Camp des artistes 2021? Apprenez-en davantage et postulez par le 7 juin.