Le 25 Mars dernier, la députée du Pontiac, Sophie Chatel, s’est levée à la Chambre des communes pour présenter un premier lot de 600 signatures sur notre pétition demandant au gouvernement fédéral d’accorder au parc de la Gatineau une protection législative, dont les limites sont fixées par une loi du Parlement.
Le parc de la Gatineau a encore besoin de votre aide pour que sa protection devienne une réalité.
● plus de 115 espèces rares ou menacées qui dépendent de lui pour leur survie. ● des forêts intactes qui gardent les températures chaudes de l’été plus fraîches ● 165 km de sentiers de randonnée et 90 km de pistes cyclables que vous pouvez emprunter tout au long de l’année.
Le parc de la Gatineau est l’un des plus grands parcs de la vallée de l’Outaouais, s’étendant sur plus de 361 km². Certaines parties du parc de la Gatineau sont accessibles depuis le centre-ville d’Ottawa-Gatineau et les visiteurs peuvent profiter d’activités récréatives inégalées tout au long de l’année sur plus de 200 km de sentiers de randonnée et de ski et 125 km de pistes cyclables.
Le parc de la Gatineau possède la plus grande diversité d’habitats de tous les parcs du Québec, tout en abritant le plus grand nombre d’espèces en voie de disparition.
Nous avons été fondés en 1970 dans le but précis de lutter pour la protection du parc de la Gatineau. Il y a plus de 50 ans, le plan d’aménagement de la Commission de la capitale nationale aurait créé une série de routes et d’hôtels au milieu du parc, détruisant ce refuge pour les espèces en voie de disparition et pour les gens.
Nous nous sommes battus pour faire du parc de la Gatineau un ” vrai parc ” en modifiant la Loi sur la capitale nationale afin d’accorder au parc les mêmes protections que celles accordées aux parcs nationaux du Canada.
Bien que le gouvernement commence à reconnaître l’importance de protéger ce paysage emblématique, le parc de la Gatineau a encore besoin de votre aide.
Les espèces en péril ont besoin d’une nature protégée pour se déplacer et prospérer
Le parc de la Gatineau se trouve dans la zone de transition entre la forêt boréale du Bouclier canadien, au nord, et la forêt tempérée de l’Est des basses terres du Saint-Laurent, au sud. Cela signifie que les espèces présentes dans l’une ou l’autre de ces zones ont élu domicile dans le parc de la Gatineau, ce qui donne lieu à un mélange unique d’animaux et de plantes que l’on ne retrouve nulle part ailleurs au Canada.
L’absence d’une stratégie globale d’utilisation des terres environnantes et d’une zone tampon entre le parc de la Gatineau et les développements adjacents est l’une des plus grandes menaces d’urbanisation et de développement qui pèsent sur le parc.
Cela signifie que lorsque le développement est autorisé juste à côté des limites du parc, les espèces évitent les bords extérieurs en raison de la fragmentation de l’habitat et de la présence humaine. Cela réduit la taille du parc en termes de valeur pour les espèces et oblige même les plus gros animaux, comme l’orignal, à pénétrer dans la banlieue de Gatineau, ce qui les met en danger, ainsi que les membres de la communauté.
L’urbanisation et le développement menacent de détruire cet habitat vital pour près de 90 espèces végétales et 60 espèces animales en voie de disparition, dont le petit blongios, le ginseng d’Amérique, l’une des plus grandes populations d’ail des bois du Québec, le rare papillon porte-queue du genévrier et d’autres espèces qui dépendent de cet habitat pour se nourrir, s’accoupler et survivre.
Le parc de la Gatineau abrite 27 % des plantes et des vertébrés du Canada et plus de 40 % de ceux du Québec et de l’Ontario. Ces espèces dépendent d’une biodiversité protégée pour survivre à long terme.
Le parc de la Gatineau est le deuxième parc le plus visité au Canada, accueillant plus de 2,6 millions de visiteurs par an.
Les visiteurs peuvent profiter de diverses possibilités récréatives, notamment 165 km de sentiers de randonnée, 90 km de pistes cyclables, 14 aires de pique-nique, six plages publiques, deux terrains de camping, et bien plus encore. En hiver, les visiteurs peuvent profiter de 200 km de pistes de ski de fond, de 25 km de pistes de raquettes, d’une station de ski alpin et d’un centre d’entraînement au biathlon.
Les visiteurs de ce paysage emblématique soutiennent l’économie de la vallée de l’Outaouais en générant des revenus touristiques pour les entreprises locales. Selon la Commission de la capitale nationale (CCN), les dépenses des visiteurs du parc de la Gatineau s’élèvent à plus de 180 millions de dollars par année. Plus de 70 % de ces dépenses sont consacrées aux restaurants, à l’équipement sportif et récréatif et au magasinage.
Les parcs périurbains sont essentiels à l’action climatique
Les solutions climatiques basées sur la nature sont des efforts pour gérer ou restaurer durablement les écosystèmes naturels afin de soutenir l’action climatique tout en bénéficiant au bien-être humain et à la biodiversité.
Les efforts visant à réduire les dommages causés par l’activité humaine, comme l’urbanisation et le développement de la construction dans le parc de la Gatineau et ses environs, peuvent également réduire la pression sur l’écosystème du parc et atténuer les émissions de gaz à effet de serre.
Préserver la biodiversité du parc de la Gatineau, c’est disposer d’une forêt urbaine qui s’étend sur 361 km² et qui réduit les émissions de gaz à effet de serre :
La pollution : la pollution de l’air a un impact sur notre santé et les forêts urbaines permettent d’assainir l’air grâce à la séquestration du carbone, réduisant ainsi les polluants atmosphériques (un grand arbre peut même absorber jusqu’à 150 kg de dioxyde de carbone par an).
Risques d’inondation : les forêts urbaines absorbent l’excès d’eau, protégeant ainsi les communautés voisines en ralentissant le débordement des égouts et des systèmes de drainage.
La nature favorise notre bien-être mental et physique
L’accès à la nature sauvage favorise la santé mentale et physique.
Plus de 80 % des Canadiens vivent aujourd’hui dans des centres urbains, ce qui rend difficile l’accès à la nature. De plus, un Canadien sur cinq souffrira d’un problème de santé mentale avant l’âge de 40 ans, et un jeune sur sept sera aux prises avec des problèmes de santé mentale.
Le fait de se connecter à la nature sauvage apporte un soutien :
Une santé mentale florissante : il est scientifiquement prouvé que le temps passé dans la nature réduit les sentiments de stress, d’anxiété et de dépression, d’où l’importance de protéger le parc de la Gatineau, qui est un pilier de la communauté de la vallée de l’Outaouais.
Égalité en matière de santé : les quartiers à faible revenu ont moins accès aux espaces verts, ce qui contribue à l’état de santé général. Une forêt urbaine intacte accessible depuis le centre-ville d’Ottawa-Gatineau peut contribuer à respirer un air plus pur et à réduire le niveau de stress.
Santé cardiaque d’une population vieillissante : environ un adulte canadien sur 12 souffre d’une maladie cardiaque, la deuxième cause de décès au pays. L’exercice dans la nature aide à améliorer la santé cardiaque et contribue à une bonne santé physique générale plus tard dans la vie. Notre communauté a besoin d’une nature accessible dès maintenant pour répondre à ses besoins en matière de santé mentale et physique.
Dites au gouvernement que votre communauté ne peut plus attendre que le parc de la Gatineau devienne ” un vrai parc “.
Notre position sur les enjeux de conservation auxquels fait face le parc de la Gatineau.
Consultez notre mémoire au sujet de l’ébauche de juillet 2020 du plan directeur du parc de la Gatineau (en anglais seulement). Cliquez-ici.
Signez et partagez notre pétition à la Chambre des Communes demandant que le gouvernement fédéral apporte des modifications à la Loi sur la Capitale-nationale afin d’accorder au parc de la Gatineau les mêmes protections qu’on accorde aux parcs nationaux du Canada. Vous pouvez retourner votre pétition aux bureaux de la SNAP-VO ou encore à n’importe quel député-e fédéral. Cliquez-ici.
Communiqué de presse – La SNAP-VO félicite le député de Hull-Aylmer, Greg Fergus, pour avoir déposé notre pétition exhortant la Chambre des Communes à accorder au parc de la Gatineau les mêmes protections qu’on accorde aux parc nationaux. Cliquez-ici.
Lisez la réponse du Gouvernement à notre pétition antérieure. Cliquez-ici.
Lisez notre réponse à l’étude de mars 2017 sur l’impact économique du parc de la Gatineau. Cliquez-ici.
Lisez notre position sur le parc de la Gatineau et nos recommandations visant sa protection. Cliquez-ici.
Le saviez-vous? Le parc de la Gatineau est menacé!
Vous seriez surpris d’apprendre que le parc de la Gatineau est un « parc » de nom seulement. Il est difficile de ne pas tomber en amour avec ce vaste territoire de 361 km², riche en biodiversité, aux portes de la ville. En effet, le parc de la Gatineau abrite pas moins de 118 espèces menacées ou vulnérables et 50 lacs!
Les adeptes du plein air y trouvent une multitude d’activités en toute saison : la randonnée pédestre, le ski de fond, le camping, le canot, le kayak et l’escalade.
La grande majorité du territoire du parc de la Gatineau est composé de terrains appartenant au gouvernement fédéral. Environ 17% du parc appartient toujours au gouvernement du Québec, mais une entente de 1973 a transféré le contrôle et la gestion de ces terres au gouvernement fédéral et la gestion se fait par la Commission de la Capitale-nationale (CCN). Le parc n’a jamais été accordé les mêmes protections légales qu’on accorde aux « vrai » parcs nationaux du Canada.
Sans encadrement légal (une loi du Parlement) et surveillance parlementaire, la même surveillance qu’on accorde aux parcs nationaux par l’entremise de la Loi sur les parcs nationaux, des portions du parc seront toujours à risque d’un usage inapproprié, tel le développement résidentiel, commercial et la construction de routes – tel que nous avons observé par le passé.
Le parc de la Gatineau a le potentiel de devenir une aire protégée de grande importance dans la région en raison de son positionnement stratégique et sa diversité d’habitats. Il est primordial qu’une attention particulière soit apportée aux territoires adjacents au parc afin de maintenir une connectivité écologique entre le parc et d’autres milieux naturels comme la rivière des Outaouais, la rivière Gatineau, la réserve de biodiversité du Mont-O’Brien et les régions plutôt intacts du Pontiac.
La SNAP Vallée de l’Outaouais interpelle le Parlement du Canada à:
Formellement établir le parc de la Gatineau dans une loi du Parlement et dédié le parc aux générations futures.
Assurer que la première orientation de gestion du parc de la Gatineau est la conservation et le maintient de son intégrité écologique.
Stipuler que toute modification aux limites du parc se fait seulement avec l’approbation du Parlement, comme il est le cas avec les parcs nationaux du Canada.
La SNAP Vallée de l’Outaouais interpelle les municipalités en bordure du parc à :
Participer activement à la protection du parc de la Gatineau.
Prendre en considération l’intégrité écologique et les bienfaits d’avoir un grand espace naturel dans son arrière-cour lors de décisions portant sur le développement dans les zones à proximité du parc.
Mettre en place des corridors fauniques et des zones tampon afin de permettre le mouvement de la faune entre le parc et d’autres milieux naturels.
La SNAP Vallée de l’Outaouais interpelle la CCN à :
Assurer une gestion du parc équivalent à la catégorie II de la classification d’aires protégées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (une gestion équivalente aux parcs nationaux).
Mettre un frein sur le développement de nouvelles routes à l’intérieur du parc.
Acquérir certains terrains d’une valeur stratégique à l’extérieur et en périphérie du parc afin de mettre en place des zones tampon.
Travailler de concert avec les municipalités afin d’identifier et mettre en place des corridors écologiques viables entre le parc et des milieux naturels d’importance.
APERÇU
Le calme et la splendeur naturelle du Parc de la Gatineau attirent de nombreux visiteurs. Cependant, même les habitués pourraient ne pas connaitre sa diversité particulière d’habitats naturels, plantes et animaux. Le Parc de la Gatineau possède cette incroyable biodiversité car il est situé dans la zone de transition entre la forêt boréale du Bouclier Canadien au nord et la forêt tempérée de l’Est des Basse-Terres du St.-Laurent au sud. Des espèces provenant des deux zones vivent dans le parc, ce qui donne un mélange d’espèces unique au Canada. Le Parc de la Gatineau abrite 27% des espèces végétales et vertébrées qui existent au Canada, et plus de 40% ce celles-ci se trouvent au Québec et en Ontario. Il n’y a probablement pas d’autre parc de cette envergure au Canada avec une faune et une flore aussi riche.
FLORE
La distribution des espèces végétales à l’intérieur du Parc de la Gatineau est déterminée selon plusieurs facteurs, incluant le microclimat, la topographie et géologie. La plupart des sols dans le parc sont riche en carbonate, ce qui permet d’avoir une diversité de plantes.
Le parc est boisé à 90% et présente par conséquent quelques-unes des forêts du Canada central dotées d’écosystèmes multiples et variés. Lors d’une promenade en après-midi, le randonneur peut voir des hêtres à grandes feuilles, bouleaux jaunes et pruches du Canada, et peut ensuite passer par des forêts d’érabliers à feuillage caduc et des forêts conifères d’épinette noire et de sapin baumier typiquement associées à la forêt boréale. Les chênes rouges et blancs dominent le long des pentes abruptes de l’Escarpement d’Eardley.
Il reste très peu de vestiges des forêts de pins blancs matures d’origine du parc, étant donné que ces magnifiques arbres ont été récolté pour le commerce de bois d’équarri dans les années 1800. De même, des petites étendues vierges d’épinettes blanches et de sapins baumiers se trouvent seulement dans quelques régions reculées. Les étendues vierges de pruches du Canada, qui sont également rares, se trouvent sur le versant nord de certaines pentes où l’air est plus frais. Il est très important de préserver la santé de ses espèces étant donné qu’elles possèdent la diversité génétique des forêts autrefois vastes des Basse-Terres du St.-Laurent
Plus de 1100 espèces de plantes vasculaires ont été répertorié dans le Parc de la Gatineau. La présence de 40 espèces d’orchidées est notamment remarquable, incluant le cypripède royal, le malaxis unifolia, le calopogon et la pogonie langue-de-serpent. De nombreuses orchidées fleurissent bien dans les milieux riches et humides des marais, marécages et tourbières.
MILIEUX AQUATIQUES
Bien que ses forêts soient essentielles, c’est l’eau qui soutient l’écologie du Parc de la Gatineau. Le parc est doté de quelques 50 lacs, les plus étendus étant La Pêche, Philippe, Mousseau (Harrington) et Meech. Les trois derniers forment une chaîne de lacs à travers le centre du parc et s’écoulent par la Vallée du Ruisseau-Meech vers la Rivière Gatineau. Le parc possède également de nombreux ruisseaux, étangs et marécages.
Le Lac Pink est un bel et rare exemple de lac méromictique; sa forme en cuvette et son emplacement abrité empêchent ses eaux de se mélanger. Il n’y a pratiquement pas d’oxygène au fond du lac et seule une bactérie anaérobique y vit, dont le processus photosynthétique utilise le soufre au lieu de l’oxygène. Le lac, qui fit autrefois partie de la Mer de Champlain, abrite également une population d’eau douce unique d’épinoches d’eau de mer.
Les nombreux marais et tourbières fournissent un habitat pour la reproduction et une source de nourriture essentiels pour beaucoup d’insectes, invertébrés, poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères. Les marécages font partie des écosystèmes les plus productifs au monde et produisent autant de biomasse par hectare qu’une forêt tropicale. Les marécages emmagasinent l’eau de pluie pour ensuite la libérer doucement et répondre aux besoins en aval, tels que pour les besoins des végétaux et animaux pendant les périodes de sécheresse. Ils servent également de “système de traitement de l’eau” naturels et améliorent la qualité de l’eau en filtrant, diluant et détériorant divers sédiments et polluants.
Plus de 50 espèces de poisson ont été répertoriées dans les eaux du parc. Plusieurs espèces de salmonidés telles que le touladi, la truite mouchetée et le grand corégone sont indigènes. Au moins 12 espèces ont été introduites par l’homme, incluant des poissons de pêche répandus tels que l’achigan à petite bouche, la truite arc-en-ciel, et la truite brune. La pêche est régulée par une loi provinciale.
MAMMIFÈRES
Le Parc de la Gatineau abrite de nombreux mammifères typiques des milieux sauvages du Canada, tels que la loutre de rivière, le lièvre d’Amérique, le renard roux, l’élan, le coyote, le loup, le castor, le raton laveur, le cerf de Virginie et l’ours noir. Le carcajou et le cougar de l’est sont également présents dans le parc mais il est plus rare d’en voir.
Le castor est peut-être le mammifère le plus influent du Parc de la Gatineau. Il joue notamment un rôle écologique majeur lorsqu’il inonde les habitats, change le courant des ruisseaux et modifie les communautés végétales. On peut voir des témoignages de ces activités de castor dans tout le parc. Le nombre de castors, qui étaient autrefois prolifique à l’est du Canada, avait chuté en 1930 jusqu’à un niveau très bas à cause d’une récolte excessive de fourrure. Des couples reproducteurs ont été réintroduits dans le Parc de la Gatineau pour rétablir la population locale. Depuis les années 50, les castors se sont à nouveau répandus en grand nombre dans le parc.
Quelques 200 ours noirs vivent dans le Parc de la Gatineau. Ces omnivores requièrent un espace conséquent pour maintenir une population viable. Les étendues naturellement boisées et les réseaux d’espaces protégés sont essentiels pour la continuité de la survie de cette espèce indigène importante. Les ours jouent en effet un rôle majeur pour disperser les semences.
La population de cerfs de Virginie dans le parc et dans les régions rurales environnantes a nettement augmenté ces dernières décennies. L’espèce est surabondante par rapport à ce que le parc est capable de faire pour maintenir sa population. On estime que 1200 cerfs résidaient dans le parc au printemps 2005, ce qui représente 50% au-dessus de la « capacité d’accueil » du parc. On retrouve un nombre élevé de cerfs en train de brouter avidement la végétation le long de l’Escarpement d’Eardley, ce qui impacte sévèrement la régénération naturelle de sa forêt de chêne rouge et blanc. Le prédateur principal du cerf dans le parc est le loup; le Parc de la Gatineau est malheureusement trop fragmenté, a trop de perturbations et n’est pas assez grand pour avoir assez de loups pour contrôler la population grandissante de cerfs.
Le Parc de la Gatineau est devenu une réserve animalière provinciale en 1973 et apparait comme étant le Sanctuaire de chasse du Parc de la Gatineau dans la Loi sur la Conservation et la Mise en Valeur de la Faune (Octobre 2007). Cette loi est très significative vu que toute sorte de chasse est ici interdite.
OISEAUX
Environ 230 espèces d’oiseaux ont été découvertes dans le Parc de la Gatineau. Les forêts sont en effet habitées par des gélinottes huppées, des grands pics, des bruants à gorge blanche et des sittelles. Les lacs et étangs offrent un habitat pour le grand héron, les canards branchus, les petits garrots et les harles couronnés. D’autres espèces, tel que le râle de Virginie, vivent dans des vastes étendus de quenouilles et des marais de carex. Beaucoup d’oiseaux migrateurs nichent également dans le parc tels que les parulidés, les moineaux et les grives.
Les aigles, les faucons et les hiboux sont les principaux rapaces du parc. Des urubus à tête rouge, buses à queue rousse et petites buses volent au-dessus de l’Escarpement d’Eardley et cherchent des proies ou charognes. Les vautours nettoient les carcasses des cerfs laissées par les loups et autres prédateurs. Les grands-ducs d’Amérique et les chouettes rayées and chassent le long des marécages et à la lisière des forêts.
ESPÈCES MENACÉES
Il y a 125 espèces végétales et animales qui vivent dans le Parc de la Gatineau et qui sont en péril au Québec. Vingt-trois d’entre elles ont également été répertoriées comme étant en voie de disparition au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Ce comité d’experts du Gouvernement du Canada évalue et désigne quelles sont les espèces menacées et en voie de disparition au Canada.
Parmi les 125 espèces menacées dans les Parc de la Gatineau, 90 sont végétales—un nombre qui est plus élevé que pour n’importe quel espace protégé dans la province. Ces espèces incluent le gingembre sauvage, l’ail des bois, la fougère woodsie obtuse et l’orchidée cypripède tête-de-bélier. Sept des 90 espèces végétales sont des arbres: le chêne blanc, le chêne bicolore, le genévrier de Virginie, l’érable noir, le micocoulier occidental, le noyer cendré et l’orme liège. Ces trois espèces sont particulièrement intéressantes car elles se trouvent à côté de la limite nord de leur habitat naturel. L’orchidée cypripède tête-de-bélier et le noyer cendré ont également été répertoriés comme étant des espèces en voie de disparition par COSEPAC. Plus de 40 espèces végétales menacées se trouvent sur le versant sud des pentes sèches de l’Escarpement d’Eardley. On retrouve par exemple plus de 80% des genévriers de Virginie qui existent au Québec le long de l’escarpement.
Il y a trois espèces de poissons du Parc de la Gatineau qui sont menacées : le chat-fou liséré, le méné d’herbe et le méné laiton. Le parc abrite également de nombreux reptiles importants au niveau national qui sont considérés comme étant en péril, tels que la couleuvre tachetée, la couleuvre à collier américain, la tortue géographique et la tortue mouchetée. Cette dernière a été répertoriée comme étant en voie de disparition par COSEPAC.
Treize espèces d’oiseaux vivant dans le parc sont menacées et incluent notamment l’aigle royal, le pic à tête rouge, le petit blongios et la pie-grièche migratrice. Il y a également quatre espèces mammifères du parc sur dix qui sont menacées tels que le petit polatouche, le carcajou, le cougar de l’Est et le loup de l’Est. Et COSEPAC a déclaré que la pie-grièche migratrice, le carcajou et le puma étaient en voie d’extinction au Canada.
GÉOLOGIE
Les Collines de la Gatineau sont les vestiges de l’ancienne chaine de montagnes des Laurentides (Québec), qui est une des plus vieilles du monde. Ces montagnes, qui font partie du vaste Bouclier Canadien, se seraient autrefois élevées aussi haut que les Rocheuses aujourd’hui! Leur pierre Précambrienne dure composée de granite et de gneiss a été abîmée par l’érosion pendant des milliards d’années. À la limite sud-ouest du Parc de la Gatineau, l’incroyable Escarpement d’Eardley fait partie d’une faille majeure géologique au sud du Bouclier Canadien. Les Cavernes Lusk situées sur le Plateau d’Eardley résultent de dépôts de calcaire métamorphisé (marbre) gisant sur l’ancienne pierre Précambrienne.
Des preuves archéologiques indiquent que les Algonquins se sont installés dans la vallée de l’Outaouais il y a environ 4000 ans. Pendant des millénaires, les écosystèmes ont évolué naturellement. Cependant, cela a changé avec l’arrivée des Européens. Samuel de Champlain et d’autres explorateurs français sont arrivés au début des années 1600. Ils étaient bientôt suivis par les trappeurs et les commerçants de fourrures. Les années 1800 ont apporté d’énormes changements aux écosystèmes des collines de la Gatineau: les forêts ont été largement exploitées, des routes ont été construites, des terres ont été défrichées pour l’agriculture et des mines ont été creusées. À mesure que la population de la région augmentait, les préoccupations public concernant la déforestation augmentait également.
Les documents historiques indiquent qu’il y avait un intérêt considérable pour la création d’un parc dans les collines de la Gatineau à partir du début des années 1900. Dans son plan de développement de 1903 pour la région d’Ottawa, l’architecte paysagiste Frederick Todd a proposé l’idée de construire un parc naturel. En 1913, James Harkin, le directeur de la nouvelle Division des parcs du Dominion, a proposé que le parc de la Gatineau devient le premier parc national du Canada au-delà des montagnes Rocheuses! En 1915, Sir Herbert Holt, président de la Commission fédérale du plan, a rédigé un rapport qui a encouragé la création d’un parc naturel dans les collines de la Gatineau.
William Lyon Mackenzie King, le dixième premier ministre du Canada, a joué un rôle clé dans la création du parc de la Gatineau. De 1903 à 1927, il a acheté 231 hectares de terrain autour du lac Kingsmere pour créer son domaine d’été privé. Même si le public s’intéressait de plus en plus à la conservation de la nature, il était très difficile de créer des parcs nationaux a cause des soucis des propriétaires fonciers. De plus, une entente fédérale-provinciale était nécessaire. Cependant, en 1927, le gouvernement King a créé la Commission du District Fédéral (CDF), une association avec le pouvoir d’acheter des terres pour créer un parc public dans les collines de la Gatineau.
Pendant la Grande Dépression, un grand nombre de feuillus ont été abattus et des incendies ont détruit un grand parti des collines. Un résident très soucieux était Percy Sparks, un officier de la Ligue Contre le Déboisement des Sites Fédéraux. Il a mené avec succès un lobby contre la déforestation rampante. Sparks est devenu plus tard le président du Comité Consultatif du parc de la Gatineau, un comité dans la CDF. Ce comité a maintenu l’intérêt pour la création d’un parc au cours des années 1930 et au-delà.
Le jour le plus significatif de l’histoire du parc de la Gatineau a est le 1er juillet 1938, lorsque le gouvernement de MacKenzie King a donné un sanction royale à un crédit de 100 000 $ «pour l’acquisition de terrains en lien avec la promenade nationale de la vallée de la Gatineau adjacente à Ottawa. » Le 1er juillet 1938 est considéré comme la date à laquelle la création du parc de la Gatineau a commencé, car elle a amorcé le processus d’assemblage des terres publiques que nous avons aujourd’hui.
À sa mort en 1950, King a légué sa propriété de Kingsmere au Canada, pour « un parc public pour les citoyens du Canada… [qui devrait] être maintenu dans leur état naturel, qu’ils seront aménagés en parc et ils formera une réserve faunique et continuera d’avoir le caractère d’une réserve forestière naturelle. » Le Domaine Mackenzie-King est devenu un élément central du parc de la Gatineau.
En 1950, l’urbaniste Jacques Gréber a produit un rapport autoritaire, Un Plan pour la Capitale Nationale. Gréber a été influencé par Percy Sparks et son plan comprenait de nombreuses idées du Comité consultatif du parc de la Gatineau. Les deux recommandations les plus importantes étaient que la superficie du parc de la Gatineau devrait être étendue à 330 km2 et que le parc devrait être une réserve publique plutôt que privée. Les deux recommandations ont été approuvées.
En 1958, un vaste collection de terrains appartenant au gouvernement fédéral dans la région Ottawa-Gatineau, y compris le parc de la Gatineau, a été placé sous le contrôle de la Commission de la Capitale Nationale (CCN). La CCN est une société d’État fédérale qui est indépendante du gouvernement fédéral. Le parc de la Gatineau est géré de la même manière que d’autres terres relevant du mandat de la CCN. La Loi sur la capitale nationale fournie à la CCN des pouvoirs étendus pour gérer, développer et même vendre des terres publiques.
Le statut provisoire du parc de la Gatineau et le développement progressif à l’intérieur de ses limites préoccupé les écologistes et les résidents de la région. La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) été créée en 1970 en réponse à un plan de renverser des politiques qui préservent le parc de la Gatineau. Les efforts déployés par SNAP a joué un rôle déterminant dans l’arrêt de ce plan. Aujourd’hui, SNAP continue de faire pression en faveur d’une législation qui créerait le parc de la Gatineau dans le contexte juridique, définirait les limites du parc et protégerait son intégrité écologique.
Même si le parc de la Gatineau n’a pas le statut juridique d’un aire protégée, au cours du siècle dernier, il a acquis ce statut dans l’esprit du public. Tous les Canadiens veux que le parc de la Gatineau soit traité comme un parc national et géré avec le même degré de diligence.
Aperçu
Au fil des siècles, le paysage du parc de la Gatineau a souffert de la présence humaine : la chasse, le trappage, l’exploitation forestière, l’exploitation agricole, l’exploitation minière et, plus récemment, le développement résidentiel, commercial et récréatif.
Ensemble, ces pressions pèsent plus lourd sur l’environnement que tout autre facteur, pris un à un ou ensemble, ce qui minent les écosystèmes du parc.
URBANISATION ET DÉVELOPPEMENT
L’urbanisation est la plus grave menace à l’intégrité écologique du parc de la Gatineau. Le parc n’a plus suffisamment de territoire pour protéger à long terme la survie de certaines espèces. Sans une stratégie globale d’aménagement du territoire visant les terres avoisinantes, la viabilité du parc de la Gatineau est en péril. D’ici 2020, près de 20 000 personnes devraient habiter la périphérie du parc.
L’un des graves problèmes pour le parc de la Gatineau est l’absence d’une zone tampon entre le parc et les projets d’aménagement adjacents. La promotion immobilière étant permise jusqu’aux frontières mêmes du parc, certaines espèces sensibles à la présence humaine évitent les bords extérieurs du parc, ce qui réduit davantage la superficie qu’occupent les diverses espèces au sein du parc. Parallèlement, on voit de plus en plus souvent de grands mammifères de la région, comme l’orignal et l’ours, dans les banlieues de Gatineau, où la promotion immobilière continue de réduire la zone tampon.
Les activités d’urbanisation ont englouti un grand nombre de terres agricoles et naturelles autour du parc de la Gatineau, et minoré la connectivité écologique entre le parc et ces terres, ce qui vient menacer de nombreuses espèces, notamment de grands prédateurs comme le loup et l’ours, qui ont besoin d’un territoire plus grand que celui qu’offre le parc. L’accroissement de l’urbanisation pourrait mener à la disparition éventuelle de ces espèces du parc. De même, l’urbanisation se traduit par l’accroissement de l’aménagement routier et les facteurs de stress qui en résultent contribuent à la fragmentation des habitats et à la mortalité faunique.
Les près de 2 % des terres du parc de la Gatineau qui sont détenues par des intérêts privés sont également visées par les activités de développement. On y trouve près de 200 propriétés qui sont régies par les municipalités de Chelsea, de Gatineau, de La Pêche et de Pontiac, et non pas de la CCN. Les plus grands terrains sont très susceptibles d’être lotis entre les mains de promoteurs fonciers. Mentionnons, à titre d’exemple, ce qui est arrivé il y a quelques années à Chelsea : la municipalité a approuvé l’aménagement d’un quartier résidentiel de 18 demeures sur la route Carmen, au sud de l’autoroute 105. Les terres avaient été défrichées et des routes construites, mais heureusement, grâce aux pressions exercées par une coalition dirigée par la SNPC et d’autres organismes et citoyens soucieux de l’environnement, le projet a été interrompu et la CCN a racheté une grande partie des terres.
La majorité des propriétés privées sont concentrées le long des lacs Meech et Kingsmere et du chemin de la Montagne. Pour tant de motifs, la promotion résidentielle dans le parc de la Gatineau ne respecte pas les règlements de zonage. On continue de construire de nouvelles résidences, toujours plus grandes, et des garages à bateaux qui laissent pourtant une empreinte permanente. Lorsqu’on abat des arbres pour permettre l’aménagement routier ou la construction d’entrées, de cours arrière et de patios, l’érosion devient inévitable. L’écoulement de surface et les eaux usées minent la qualité de l’eau et des habitats aquatiques. Les potagers, mangeoires à oiseaux et bacs à compost attirent la faune, qui entre alors en conflit avec les humains. Les propriétés privées et le développement par des promoteurs particuliers empêchent également le public de profiter pleinement du parc en raison des restrictions d’accès qu’ils imposent.
Bien que la prolifération urbaine soit préoccupante, le développement dans le parc de la Gatineau est aussi un grand facteur de stress, comme il en résulte des infrastructures nouvelles ou agrandies afin de pouvoir répondre au nombre croissant de visiteurs (pensons aux routes, stationnements, édifices, sentiers et remonte-pentes). La « zone institutionnelle » le long du boulevard Cité-des-Jeunes compte un centre de formation gouvernemental, deux cégeps, une école secondaire et un centre sportif municipal – des usages qui n’ont pourtant aucun lien avec la mission de parc.
ROUTES ET CIRCULATION
Près de quarante kilomètres de promenades et plus de 60 kilomètres de routes municipales passent par le parc de la Gatineau. Le réseau routier est concentré dans le sud, section la plus près du centre urbain. Au cours des 25 dernières années, de nombreuses nouvelles routes ont été aménagées, notamment le boulevard Saint-Raymond, route à grande vitesse qui coupe le parc en deux, tout comme une nouvelle route d’accès au domaine Mackenzie King. Le boulevard McConnell-Laramée, maintenant appelé le boulevard des Allumettières, a longtemps été source de litiges, mais traverse maintenant le parc près du lac des Fées depuis la fin 2007. L’autoroute 5 est en voie d’être prolongée le long de la frontière est du parc et bon nombre d’autres routes ont été élargies ou mises à niveau autrement. Malheureusement, les plans d’aménagement routier n’arrêtent pas là. Un autre problème laisse planer une menace sur l’intégrité écologique du parc : le prolongement potentiel de l’autoroute 50 au travers du parc, au sud du lac Pink.
Les routes et la circulation routière affectent non seulement l’agrément des visiteurs du parc, mais ont aussi des conséquences écologiques graves. Au parc de la Gatineau, on parle surtout de la fatalité faunique et de la fragmentation des habitats.
Fatalité faunique : Des animaux, qu’ils soient plutôt imposants (chevreuil) ou plus petits (souris), qu’ils soient rapides (coyotes) ou lents (grenouilles), sont banalement tués sur les routes. Une simple balade en voiture sur toute route rurale vous en convaincra. Les espèces les plus vulnérables sont les amphibiens, les serpents et les tortues. Leur cycle de vie les oblige à migrer entre marécages et zones sèches, ce qui les contraint à devoir traverser des routes. Plus les voitures roulent à haute vitesse, plus les taux de fatalité augmentent. Il suffit d’une promenade le long des routes du parc de la Gatineau au printemps pour bien comprendre le phénomène de mortalité routière des grenouilles.
Fragmentation des habitats : Les routes (tout comme le réseau de transport d’électricité et d’autres servitudes de passage et même les sentiers) interfèrent avec les déplacements des animaux, comme elles séparent les populations et réduisent la diversité générique. En coupant au travers de grands pans de terres (qui servent d’habitats à la faune), les routes réduisent la superficie intérieure habitable pour de nombreuses espèces. Les parcelles plus petites ainsi laissées peuvent ne pas suffire à abriter toutes les espèces. En « ouvrant » le couvert forestier, les routes créent de nouveaux microclimats qui peuvent s’étendre jusqu’à 200 m de chaque côté de la route. Ces grandes superficies le long des routes seront plus exposées au soleil et plus sèches que l’intérieur d’une forêt, et profiteront aux espèces envahissantes, qui survivent mal en forêt intacte. L’habitat généré par une route peut même être plus vulnérable aux espèces végétales et animales envahissantes. Le vaste réseau routier du parc de la Gatineau a fortement réduit la superficie d’habitat intérieur dans certaines parties du parc et causé d’importants dommages aux écosystèmes.
USAGE RÉCRÉATIF
La beauté naturelle du parc de la Gatineau, la myriade d’activités récréatives et la proximité des villes d’Ottawa et de Gatineau en font une destination prisée et accessible. Le parc attire près de 1,7 million de visiteurs chaque année, ce qui en fait l’un des parcs les plus populaires au Canada.
Les visiteurs du parc de la Gatineau peuvent s’adonner à une myriade d’activités récréatives. Printemps, été et automne, le parc offre 165 kilomètres de sentiers pédestres (dont 90 kilomètres accessibles aux cyclistes), 20 kilomètres de sentiers récréatifs pavés, 7 sentiers d’interprétation autoguidés, un réseau de pistes de vélo de montagne, 14 aires de pique-nique, 6 plages publiques, 2 terrains de camping et un certain nombre de sites de canot-camping. En hiver, les visiteurs ont accès à 200 kilomètres de pistes de ski de fond, 25 kilomètres de pistes de raquette, un centre de ski alpin et un centre d’entraînement de biathlon.
Les possibilités récréatives se trouvent surtout dans la partie sud du parc, où se trouve d’ailleurs la majorité du réseau routier interne du parc, les attraits culturels les plus importants ainsi que de nombreuses infrastructures récréatives imposantes, tels que le Camp Fortune. L’offre récréative se concentre également dans les alentours des lacs Pink, Meech, Philippe, Taylor et La Pêche et des chutes Luskville. Ces régions d’activités intenses, sans compter l’escarpement d’Eardley dont le milieu écologique est fragile, vivent des stress écologiques notables en raison des activités récréatives. Les périodes de haut achalandage (p. ex. chute Rhapsody) taxent encore davantage les milieux naturels du parc. Qu’ils se baladent à pied, partent en randonnée, s’adonnent au vélo de montagne, pratiquent l’escalade, se déplacent en ski de fond, naviguent les eaux à la pagaie ou se baignent, tous les visiteurs ont des répercussions sur le parc — piétinement de la végétation, compactage du sol, érosion, frayeur de la faune, abandon de déchets, pollution des eaux par l’écran solaire. Les conséquences peuvent sembler minimes, mais lorsqu’elles sont multipliées par un million ou plus de visiteurs par année, elles occasionnent un changement écologique important.
Outre les activités permises, de nombreux comportements inappropriés ou non autorisés ont également cours au parc. D’abord, les motoneiges, véhicules tout-terrain et bateaux avec moteur à deux temps engendrent une pollution atmosphérique, aquatique et sonore et causent un stress à la faune et aux autres visiteurs du parc. Aussi, les visiteurs qui sortent des sentiers ou empruntent des sentiers non officiels mènent à la fragmentation et à la détérioration des écosystèmes et perturbent la faune. Sans oublier les soûleries en forêt qui s’accompagnent souvent d’une contamination par déchets et d’endommagement d’arbres.
Pour protéger le patrimoine naturel du parc de la Gatineau, les visiteurs doivent être conscients des répercussions de leurs activités sur la nature. Tous les visiteurs devraient se responsabiliser et chercher à réduire au minimum leur empreinte écologique.
ESPÈCES ENVAHISSANTES
Sur le plan des paysages naturels, la menace que représente l’invasion d’espèces introduites nuisibles n’est dépassée en importance que par celle que représente la destruction des habitats. Dans les parcs nationaux du Canada, les espèces envahissantes sont les principales coupables de l’évolution de la composition taxinomique. Les routes sont les principales voies d’introduction et de prolifération accidentelles d’espèces végétales non indigènes dans les parcs. Les gens emmènent également, de façon délibérée ou accidentelle, des espèces végétales et animales non indigènes sans en comprendre réellement les conséquences.
Dans le parc de la Gatineau, on a recensé 37 espèces végétales introduites, dont dix sont considérées extrêmement envahissantes. On parle notamment de la salicaire pourpre, espèce exotique que l’on trouve dans les marécages et le myriophylle en épi , deux espèces qui menacent gravement et réduisent la diversité de la végétation aquatique indigène. Le myriophylle, que l’on trouve à tout le moins dans les lacs La Pêche et Philippe, pourrait même influer sur les populations piscicoles. La navigation est l’un des vecteurs de prolifération de ces deux espèces extrêmement envahissantes. Dans les habitats boisés, l’alliaire officinale menace les espèces végétales indigènes. Les espèces piscicoles introduites ont rompu l’écologie naturelle des lacs du parc de la Gatineau et sont probablement responsables du déclin et de la disparition de certaines espèces indigènes. Des espèces de poisson rentables pour les pêcheurs ont également été introduites : le grand brochet, l’achigan à petite bouche, la truite arc-en-ciel et la perchaude. De même, d’autres espèces ont probablement été introduites en tant que poisson-appât : le menier noir, l’omble de fontaine et la tête-de-boule. Il ne faut pas oublier non plus la moule zébrée, espèce extrêmement envahissante qui, bien qu’à l’heure actuelle ne se trouve pas dans le parc, demeure une menace imminente pour les écosystèmes aquatiques du parc.
Le parc de la Gatineau abrite désormais de nombreuses espèces envahissantes d’oiseaux, dont l’étourneau sansonnet, la corneille d’Amérique, le quiscale bronzé et le vacher à tête brune. Ces espèces concurrentes et opportunistes sont plus fréquentes dans les grands espaces ouverts et les bordures de forêt. Elles évincent souvent les espèces indigènes. Le vaste réseau routier du parc et l’empiétement urbain ont facilité la prolifération de ces espèces.
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Les changements climatiques affecteront directement et indirectement l’écologie du parc de la Gatineau au cours des prochaines décennies. Selon les projections pour la région d’Ottawa-Gatineau, on peut s’attendre à une variabilité accrue du climat ainsi qu’à l’augmentation des précipitations, des canicules et de la pluie verglaçante. Le réchauffement climatique forcera certaines espèces à migrer vers le nord, imposant un stress aux espèces adaptées aux températures plus clémentes, et modifiera considérablement la taille et la composition des synécologies. À mesure que certaines espèces délaisseront des habitats qui ne leur conviennent, elles verront leur risque d’extinction progresser; il serait d’autant plus important d’adopter une approche globale à la protection des écosystèmes dans le cadre des efforts de gestion du parc.
Les changements climatiques laissent planer deux autres menaces graves : le risque accru d’incendie de forêt et d’envahissement (p. ex. des insectes forestiers). Les deux périls auront des conséquences négatives sur la santé des écosystèmes. En outre, on s’attend à ce que le parc subisse une pression environnementale croissante en raison des effets indirects des changements climatiques (p. ex., raccourcissement de la saison hivernale, augmentation du taux de fréquentation annuel, intensification des tensions en raison des activités récréatives).
La protection des écosystèmes est une excellente façon de tempérer les changements climatiques : les forêts intouchées capturent le carbone, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.
PANORAMA
Le parc de la Gatineau, à l’instar d’autres petites aires protégées isolées, a peu de moyens de conserver sa diversité biologique parce que les activités de développement dans les alentours du parc ne prévoient pas un territoire intouché suffisant pour les grands prédateurs. La meilleure façon de protéger la biodiversité serait d’instaurer un réseau d’aires protégées, chacune entourée d’une zone tampon, qui permettrait le maintien d’un corridor entre les aires protégées et l’utilisation durable des terres intermédiaires. Des aires protégées reliées les unes aux autres signifieraient que la faune peut migrer entre elles pour accéder à la nourriture dont elle a besoin et trouver un emplacement convenable pour la nidification ou la mise bas.
La seule stratégie viable pour contrer la menace de l’urbanisation dans les alentours du parc de la Gatineau est de planifier et de gérer les terres avoisinantes de façon à ce que le territoire et les eaux essentiels à l’extérieur du parc soient protégés des activités de développement et que la faune puisse se déplacer entre les terres et le parc. Bien qu’il existe encore un corridor entre les régions rurales à plusieurs endroits, comme l’escarpement Eardley, il disparaît rapidement dans certaines régions. La CCN a énoncé que sa vision était de ramener au niveau de 2006 toutes les populations indigènes et de maintenir ces niveaux viables et d’augmenter les populations des espèces importantes, surtout celles réputées en péril. Pour y parvenir, il faut planifier la gestion de l’écosystème globalement – autrement dit, planifier et soutenir des efforts de conservation visant les vastes territoires avoisinants. Malheureusement, à l’heure actuelle, la CCN n’a pas les moyens de concrétiser sa vision. De même, la législation sur la conservation et la réglementation de la chasse au Québec offrent peu de protection aux prédateurs ayant besoin d’un vaste territoire, notamment l’ours et le loup, qu’abritent les régions dans les alentours du parc de la Gatineau. S’il venait à recevoir le statut de parc national, le parc de la Gatineau pourrait se voir assujetti à une approche plus globale de gestion des écosystèmes, ce qui permettrait de se pencher sur les besoins des grands prédateurs et d’autres espèces de la faune.
Il faudrait également envisager d’autres occasions de maintien de la viabilité des écosystèmes. Par exemple, une classification des collines de la Gatineau comme réserve de biosphère par l’UNESCO encouragerait les résidents et les organismes de la région à imaginer et à promouvoir des projets conciliant conservation et développement socio-économique. Le Canada compte 13 réserves de biosphère classées par l’UNESCO, dont les réserves des biosphères de Charlevoix et du lac Saint-Pierre au Québec et les réserves de l’escarpement du Niagara et des Mille-Îles – Arche de Frontenac en Ontario.
Contacter la ministre responsable du parc de la Gatineau, Anita Anand, et réclamer l’introduction d’un cadre législatif, ce qui pourvoie un contexte légal au parc de la Gatineau, définit ses limites géographiques et protège son intégrité écologique.
Contacter le député de votre circonscription et revendiquer à ce qu’une pression soit exercée auprès du gouvernement relativement à l’institution d’un cadre légal, et à ce que toute législation qui pourvoie un contexte légal au parc de la Gatineau soit appuyée.
Contacter les maires du Pontiac, de La Pêche, de Chelsea et de la Ville de Gatineau, ainsi que votre conseiller municipal, et les appeler à partager ce qui est fait pour veiller au maintien de zones tampons et de corridors adéquats, reliant le parc de la Gatineau à d’autres aires naturelles.
Contacter la CCN et soulever vos préoccupations relatives aux pressions auxquelles le parc de la Gatineau est assujetti.
Être garants de votre parc : marchez avec attention, soulignez toutes activités inappropriées ou dommageables dans le parc, et impliquez-vous activement lorsque des décisions sont prises à propos de celui-ci et de ses terres environnantes.
Participer aux kiosques d’information de la SNAP-VO au Mountain Equipment
Co-op, dans les foires et festivals locaux, et dans d’autres centres d’achats, et ce, tout au long de l’année. Contactez-nous à ov-outreach@cpaws.org afin d’en apprendre davantage à propos des kiosques près de chez vous.
Aider à passer le mot à propos de notre campagne visant la protection légale du parc de la Gatineau ou de vous impliquer auprès du comité de la campagne. À titre d’organisme à but non lucratif, la SNAP-VO a toujours besoin de bénévoles! Contactez-nous à ov-outreach@cpaws.orgpour obtenir de plus amples renseignements.
LE SAVIEZ-VOUS… ?
Le parc de la Gatineau abrite les habitats les plus diversifiés de tous les parcs du Québec, ainsi que le plus grand nombre d’espèces en péril. C’est un parc d’importance nationale qui comprend des forêts, des lacs, des ruisseaux, des tourbières, des marais, et l’escarpement Eardley dont l’équilibre est fragile.
Le loup de l’Est, l’ours noir, le castor, le lynx, le grand polatouche, le cerf de Virginie et la loutre peuvent être retrouvés à l’intérieur du parc, ainsi que 230 espèces d’oiseaux et plus de 100 espèces de plantes.
Le parc de la Gatineau offre des occasions récréotouristiques hors pair sur plus de 200 kilomètres de sentiers de randonnées pédestres et de ski, et 125 kilomètres de sentiers de vélo, à quelques minutes de la Colline parlementaire seulement.
Le parc de la Gatineau: Un trésor menacé. Ce livret contient beaucoup d’informations sur le parc de la Gatineau et les caractéristiques qui en font un endroit aussi exceptionnel. De plus, le livret évoque la façon dont le parc est menacé et des solutions afin d’assurer la pérennité du parc pour les générations futures.
La SNAP de la Vallée de l’Outaouais se prononce sur la proposition provisoire en faveur de corridors écologiques entre le parc de la Gatineau et d’autres aires naturelles – Février 2012 (en anglais seulement)
La municipalité de Chelsea et la Commission de la Capitale-nationale ont élaboré un plan conceptuel pour la Vallée du Ruisseau-Meech qui évoque le développement d’attraits touristiques divers dans ce secteur pittoresque du parc de la Gatineau. La SNAP-VO est d’avis que ce plan n’est plus réaliste et mettra à risque le caractère bucolique de la Vallée du Ruisseau-Meech et propose une vision alternative, Octobre 2010.
Le 19 octobre 2009, la SNAP Vallée de l’Outaouais a fait une présentation au Comité sur les transports, infrastructures et les collectivités au sujet et du parc de la Gatineau et le projet de loi C-37, Une loi modifiant la loi sur la Capitale-nationale et d’autres lois. Lisez notre mémoire au comité ici, 19 octobre 2009.