Qu’est-ce que la connectivité?
La connectivité constitue un principe fondateur en conservation de la nature. Sa protection et sa restauration s’avèrent critiques en ce qui a trait aux paysages fragmentés par les routes et les villes. Nous préservons la connectivité pour les animaux, en protégeant les corridors qui facilitent leurs déplacements entre différents habitats, et pour les plantes, en favorisant leur dispersion. Les corridors fauniques reliant les territoires jouent un rôle de premier plan à l’égard de la connectivité, laquelle est à son tour indispensable au maintien de la santé de la nature. Les espèces peuvent ainsi migrer d’un habitat à l’autre. La connectivité est préservée grâce à (1) la protection de grandes parcelles d’habitat et (2) au maintien des corridors et des réseaux entre ces parcelles qui assurent la dispersion des espèces à travers le paysage.
Quelle est son importance?
Les changements climatiques menacent la faune et la flore. Il est en fait estimé que les espèces sauvages du Québec migreront de 45 kilomètres en moyenne vers le nord par décennie. Ceci signifie que les corridors principaux à travers l’Amérique du Nord leur procurent une solution leur permettant de s’adapter aux changements climatiques, à l’échelle mondiale, en décalant leur aire de répartition. Les activités anthropogéniques peuvent affaiblir la connectivité : le routes, les fermes et les villes peuvent entrainer la fragmentation des territoires et, par extension, des habitats, menant à l’isolement des plantes et des animaux. À titre d’exemple, une autoroute ou un site industriel peuvent entraver la croissance d’une population d’arbres si leurs graines ne peuvent se disperser vers de nouveaux habitats. Lorsque les espèces sont en proie à l’isolement, elles ont de plus grandes chances de disparaître à l’échelle locale. Les grands mammifères, dont l’ours, l’orignal et le lynx, ont besoin d’un vaste territoire pour se nourrir, se reproduire et trouver refuge; autrement dit, pour survivre. L’orignal, ayant un territoire pouvant aller jusqu’à plus de 60 kilomètres carrés, pourrait disparaître si ses déplacements sont obstrués par la présence de routes et autres barrières. Les corridors fauniques jouent ainsi un rôle crucial en ce qu’ils s’opposent à l’isolement et réduisent les risques de claustration et de disparition pour la faune et la flore. Ils favorisent un environnement naturel en santé, les écosystèmes qu’il comporte préconisant, à leur tour, le bien-être de la population humaine et de l’économie. La nature offre également des services de grande valeur, comme ceux de récréation (pêche, chasse, observation d’oiseaux, navigation, etc.), et elle constitue une panacée face aux inondations et aux pluies torrentielles. Quant aux bénéfices psychologiques et physiques d’une promenade en plein air, ils parlent d’eux-mêmes.
Lien menant à la page Web de la connectivité de Conservation de la nature Canada : http://www.natureconservancy.ca/en/where-we-work/quebec/our-work/connectivity.html
Quel est le potentiel de connectivité dans la Vallée de l’Outaouais?
Depuis 50 ans, la SNAP-VO s’affaire à accroître et à améliorer les aires protégées de la Vallée de l’Outaouais. Depuis les cinq dernières décennies, notre vision a soutenu la protection de grands paysages intouchés afin de veiller au bien-être de la nature et des Canadiens.
La science de l’écologie a considérablement évolué depuis 50 ans. Comme nous le savons aujourd’hui, de grandes aires intouchées ne suffisent pas à assurer la survie à long terme des animaux et des plantes. Le maintien d’écosystèmes fonctionnels et d’une biodiversité en santé requiert un réseau d’aires protégées avantageusement reliées les unes avec les autres.
La SNAP-VO œuvre en étroite collaboration avec de nombreux organismes et intervenants afin d’identifier et de créer des corridors écologiques des deux côtés de la rivière des Outaouais.